11 Avril 2020
La Tour Eiffel a fêté l’année dernière ses 130 ans : elle est toujours à la « une » des media, depuis la revue du 14 Juillet jusqu'au Tour de France cycliste. Cette omniprésence a rappelé à Claudette DUPEUX des souvenirs d'enfance, dont elle nous fait part.
Vous avez peut-être vous aussi entendu dire qu'il n'y a pas si longtemps encore, on recommandait les cures d'altitude, à la montagne ou en avion, pour traiter la coqueluche des enfants ? Nous y voila !..
Ma grand-mère maternelle, était née à Clichy (92), le 14 octobre 1883. Ses parents, aidés par ses deux sœurs ainées, exploitaient un restaurant dans un quartier ouvrier. Dans les années 1880, Paris préparait l’Exposition Universelle de 1889 et jetait les bases du plus emblématique de ses monuments, la Tour Eiffel, contesté ou contestable, suivant les avis, mais à coup sûr voué à un avenir très limité, devant disparaître après la durée de l’exposition.
De ce fait, dans sa jeunesse, ma grand-mère a grandi au même rythme que la Tour, élevée au milieu des commentaires des clients, parfois assez relevés, le sujet étant évidemment inépuisable.
C’est alors que ma grand-mère fut touchée par une maladie affectant les bronches, probablement la coqueluche. Bien entendu, elle fut soignée par la médecine traditionnelle, mais aussi peut-être par des médecines moins orthodoxes.
Mes souvenirs ne sont peut-être plus très précis dans le déroulement, mais ses récits sur le sujet sont restés les mêmes : "on" lui a fortement recommandé de respirer de l’air pur, en altitude ! Alors, comment faire en plein Paris, vers 1889 ?
Air pur + altitude = Tour Eiffel
Je ne sais pas dans quelle mesure la cure était payante ni si elle se déroulait sur plusieurs jours, mais à l’époque il n’était pas question de remboursement par la Sécurité Sociale !
Quoi qu’il en soit, le remède a été efficace car mon aïeule est décédée à presque 90 ans, après une longue vie de labeur, tout en jouissant d’une santé «de fer ».
130 ans après, nous sommes placés devant un dilemme d’une toute autre dimension.
La tour Eiffel, droite et majestueuse a retrouvé sa pureté originelle. Elle surveille Paris, mais pas question de l’approcher et d’y tester notre souffle.
Dans notre confinement nous continuerons de rêver et de l’admirer dans sa nudité retrouvée avant que notre « civilisation » en reprenne possession avec tous ses excès.